
En fonction de l’attractivité touristique d’un territoire et de son climat, les campings sont plus ou moins nombreux. Mais dans tous les cas, ils ont un impact fort sur le paysage parce qu’ils occupent une part importante de celui-ci par leur surface au sol et qu’ils sont composés d’éléments construits individuels nombreux et juxtaposés. Leur gestion est parfois intensive ce qui peut impacter l’environnement aux alentours ou tout du moins ne pas contribuer à l’améliorer. Mais ils sont aussi un vecteur de valorisation des paysages puisque comme tous les autres types d’hébergements, ils sont souvent le point de départ de la découverte d’un territoire.
L’aménagement paysager d’un camping est donc primordial pour le territoire qui l’accueille.
Vu de l’extérieur
- Les entrées
L’entrée principale doit être clairement identifiée mais l’accumulation des équipements : signalétique, accès voiture, accès piéton, stationnement, panneaux d’informations et bâtiment d’accueil doivent être pensés ensemble pour épurer et simplifier les volumes et les lignes. Pour agrémenter l’ensemble, des éléments paysagers identitaires de la région comme les pierres locales, les végétaux de la région ou les techniques de constructions ancestrales… peuvent être employés.
- La limite
Pour adoucir la limite du camping, un accompagnement végétal peut être mis en place à l’aide de haies, fleurissements, talus qu’il s’agira de positionner du côté extérieur à la clôture mais sur l’emprise de la propriété. Si un effet de transparence est recherché, opter pour une clôture adaptée au contexte (clôture agricole renforcée éventuellement) et des poteaux en bois. Si le choix du métal se fait pour les poteaux, il faudra préférer des traitements inox plutôt que peints. La hauteur des clôtures doit être suffisante pour limiter les intrusions non désirées mais doit être raisonnable pour conserver une atmosphère agréable, 1,50 m semble être un maximum.
- La vue sur les équipements
Pour ne pas être trop impactant dans le grand paysage, les équipements construits (mobil-homes, HLL…) doivent être positionnés plutôt en retrait des vues extérieures et être traités dans des tons dé-saturés pour ne pas contraster avec le paysage alentour. Il s’agit du beige, du gris, des marrons, en évitant le blanc et les couleurs trop vives. Ce principe est à adapter au contexte local.
Vu de l’intérieur
- Le paysage alentour
Rechercher, à l’extérieur du camping, les vues intéressantes et les maintenir ouvertes depuis l’intérieur pour faire apprécier le contexte. Ne pas ceinturer systématiquement le camping d’une haie. Installer des bancs ou des tables de lecture pour valoriser les points de vue. Mettre en scène des vues lointaines par des structures paysagères ou architecturales (arches, allées…).
- Les connexions
Se connecter aux cheminements externes en les prolongeant à l’intérieur du camping. Indiquer les possibilités de promenade à partir du camping sans voiture. Permettre les sorties piétonnes indépendantes de l’entrée principale carrossable. Enfin la majorité de ces surfaces doivent être perméables et dans des revêtements naturels et locaux comme de la grave, des pas chinois, des platelages bois…
- La pédagogie
Valoriser le patrimoine paysager alentour avec une présentation du territoire sous forme de panneau, de dépliant, de livret… Installer des panneaux pédagogiques thématiques dans le camping, qui agrémenteront une promenade (panneau sur une plante typique, sur un animal protégé, sur une technique de construction ancienne…). Prêter des kits de naturaliste pour inciter à aller découvrir les alentours (jumelles, loupes, guide de reconnaissance des oiseaux ou de la flore…).
A l’intérieur
- S’inspirer du local
Conserver tant que possible des éléments végétaux existants sur le site. Rechercher dans le paysage local les essences locales et les formes traditionnelles (haie basse, haie haute, bosquet…). Varier le type de limite des emplacements en introduisant ponctuellement des clôtures en bois local ou en pierres locales. Le mobilier (bancs, tables) peut aussi être fabriqué en matériaux locaux avec des artisans du territoire.
- La gestion écologique
Opter tant que possible pour des matériaux perméables même pour les chaussées. Prévoir une gestion différenciée en fonction aussi de la saisonnalité. Certaines surfaces peuvent se limiter à des fauches ponctuelles en fonction de l’utilisation des surfaces selon les saisons. Des abris pour la faune sauvage (oiseaux, insectes…) peuvent être installés et expliqués par des panneaux et un livret. Encourager le compostage par la mise en place d’un composteur collectif et d’un mini-potager collectif. Mettre en place des récupérateurs d’eau de pluie pour l’arrosage de certains massifs et limiter l’arrosage sur le reste des surfaces. Installer des luminaires orientés vers sol et des détecteurs pour ne pas maintenir l’éclairage toute la nuit près des emplacements.
En suivant une approche paysagère pour la gestion des campings, ces équipements peuvent devenir des lieux plus harmonieux avec leur environnement et peuvent offrir des ambiances plus qualitatives. Ce type de gestion moins intensive et tournée vers le local réduit aussi les coûts d’aménagement et d’entretien.