
Le paysage a longtemps été cantonné à sa seule dimension esthétique. On doit cela au fait que la notion de paysage est née avec l’art et notamment par le biais des peintres paysagistes. Le paysage étant alors définit comme une portion d’espace cadrée par le regard de l’homme. C’est dans les années 80 qu’émerge la question de la dimension sociale du paysage. La dimension sociale du paysage, c’est reconnaître que le paysage est le fruit des interactions entre l’homme et son environnement. On ne cherche plus forcément à lire le paysage mais à expliquer son évolution, reflet des actions de l’homme dans l’histoire, et à imaginer son avenir. L’année 2000 a marqué une étape importante dans l’acception de cette nouvelle définition du paysage avec la Convention européenne du paysage de Florence. Le paysage est une « partie de territoire telle que perçue par les populations, dont le caractère résulte de l’action de facteurs naturels et/ou humains et de leurs interrelations ». (Convention européenne du paysage, 2000).
Pour autant, malgré cette reconnaissance institutionnelle, la question du paysage n’est pas toujours intégrée à sa juste valeur dans l’éventail des politiques publiques qui continuent souvent de le considérer comme un objet à la seule dimension esthétique. Et pourtant, en reconnaissant le paysage comme étant le produit de rapports sociaux, il devient ainsi potentiellement un outil de négociation pour des projets de développement territorial. En effet, si chacun a une lecture différente du paysage (agriculteur, touriste, aménageur par exemple), il est important de construire collectivement ce qui fera le paysage de demain. Rappelons que l’intérêt général, celui qui guide les projets de paysage, naît de la confrontation entre l’ensemble des points de vue des acteurs du territoire
En acceptant et en reconnaissant sa dimension sociale, le paysage, auquel on associe les notions de cadre de vie, de bien-être, tend à se confondre avec le territoire et devient alors un véritable projet partagé.