
L’agriculture est entrain de vivre une mutation vers des techniques culturales moins intensives et mieux adaptées à une plus grande diversité des productions, tout en limitant les intrants et les impacts négatifs sur l’environnement. Une de ces nouvelles techniques est l’agroforesterie.
L’agroforesterie, c’est la plantation d’arbres dans et en bordure des parcelles cultivées ou pâturées.
Il s’agit d’une nouvelle forme d’exploitation qui créée de nouveaux paysages. Pourtant, ce sont des pratiques ancestrales (pré-vergers, cultures intercalaires en peupleraies, noyeraies ou vergers fruitiers, truffiers et lavande ou vigne…) qui ont disparu après la seconde guerre mondiale avec la démocratisation du machinisme agricole et des produits phytosanitaires qui a engendré une expansion des cultures pures et l’arrachage systématique des arbres.
Il existe une grande diversité d’aménagements agroforestiers :
- alignements intra-parcellaires,
- haies,
- arbres émondés (trognes),
- arbres isolés,
- bords de cours d’eau (ripisylves)…
Ces pratiques comprennent les systèmes :
- agrosylvicoles (utilisation simultanée ou successive de la terre pour les cultures et les produits forestiers),
- sylvopastoraux (gestion des milieux naturels qui a recours à l’élevage extensif pour entretenir un équilibre entre la forêt et les prairies),
- agrosylvopastoraux ou pré-vergers (animaux pâturant sous des vergers de fruitiers).
Une pratique aux nombreuses vertus
Cette pratique améliore les rendements grâce à une meilleure utilisation des ressources naturelles : la lumière, l’eau et les engrais sont prélevés plus efficacement grâce à un étagement des cultures, des systèmes racinaires de profondeurs variées, une occupation du sol permanente… et la création d’un micro-climat sur la parcelle protège également les cultures et les animaux des stress thermiques et hydriques. Les arbres permettent de diversifier les services et sources de revenu sur l’exploitation : productions agricoles, bois d’œuvre, bois énergie, fruits, fourrage, paillage… Les arbres restituent de la matière organique via les feuilles qui tombent au sol et la décomposition des racines. Les racines structurent aussi le sol, facilitant son activité biologique. Ces apports améliorent donc la fertilité du système. Les arbres limitent une partie de la lixiviation des nitrates, réduisant ainsi la pollution des nappes phréatiques. Elle fournit des habitats et de la nourriture pour un cortège floristique et faunistique important. Elle permet de réintroduire des auxiliaires de cultures, abeilles et autres pollinisateurs, gibier, prédateurs… et recrée une continuité écologique à l’échelle des territoires. Enfin, les arbres stockent le carbone et permettent ainsi d’atténuer les effets du changement climatique.
Tous les types de production sont compatibles avec un système agroforestier, en agriculture conventionnelle comme en agriculture biologique : grandes cultures, viticulture, maraichage, élevage… Feuillus précieux ou fruitiers, chaque projet est raisonné en fonction des besoins et objectifs de l’agriculteur et de la société.
Mode d’emploi :
1) Définir l’implantation et les essences
2) Se fournir en plants forestiers en racines nues
3) Préparer le sol
- décompter une bande d’1,50 à 2,00 mètres de large sur 60 cm de profondeur
- affiner pour obtenir un lit de semences
4) Mettre en place une bande enherbée
- Semer un mélange de graminées (trèfle, lotier corniculé, sainfoin, luzerne…)
- Rafraîchir les racines
- ouvrir un trou de 50 x 50 x 50 cm
- Positionner l’arbre avec le collet au ras du sol
- Reboucher, tasser en formant une cuvette
- Enfiler des protections anti-gibier d’1,20 m de haut sur 20 cm de large autour du plant et d’un piquet et l’agrafer sur ce dernier
- Mettre en place du paillage (BRF, paille ou film) sur 1m2 autour de chaque plant.
Des soutiens techniques et financiers existent auprès :
http://www.agroforesterie.fr/agroforesterie.php
http://www.afahc.fr/page2_2.html
http://www.agroof.net/agroforesterie.html