
Dans les revues d’architecture ou d’aménagements, nombreuses sont les références urbaines de requalification ou de création de places, de parvis, de rues… De même, la majorité des catalogues de fournisseurs de mobilier urbain met en avant des modèles de bancs, de revêtements de sol, d’éclairage public très contemporains ou sophistiqués qui ne correspondent pas au caractère des villages et des hameaux ruraux.
Les petites communes doivent s’entourer de concepteurs qualifiés capables de prendre véritablement connaissance avec le contexte local qui , dans le monde rural, ne doit pas être traité de façon stéréotypée sur le modèle de réalisations « tendances » que l’on voit dans les revues spécialisées. Bien au contraire, ces espaces ruraux doivent être pensés avec modestie. Il ne faut pas oublier que ces espaces sont bien souvent l’unique lieu public officiel à l’échelle de petits villages ou de hameaux. Toute l’expression publique y est concentrée.
Pour aborder l’aménagement des espaces publics « à la campagne », le concepteur doit donc proposer une méthode adaptée au contexte :
- observer les documents anciens pour retrouver les caractéristiques du site : cartes postales anciennes, plans historiques…
- analyser l' »esprit des lieux » concernés : matériaux, formes, essences, couleur…
- recenser les usages existants et à venir par une concertation précise,
- s’insérer dans la continuité de l’existant (routes, formes bâties, trame paysagère…),
- s’inscrire discrètement dans le contexte et qui révèlent la qualité de celui-ci,
- définir des espaces mutables où différents usages pourront s’installer à différents moments (aire de stationnement transformée en esplanade de fêtes populaires…),
- fédérer les savoirs faire, les matériaux, les entreprises, les fournisseurs… locaux (ex : carrière de pierre locale, menuisier pour la réalisation de mobilier avec du bois local…).
Et pour répondre aux enjeux de développements durables sur ces espaces, le concepteur doit respecter quelques principes :
- penser les espaces pour tous : accessibles, multifonctionnels et ouverts où les piétons et les cycles ont des trajets facilités,
- maîtriser la place de la voiture (voiries, stationnement…),
- permettre une présence de la nature support de biodiversité,
- préserver les continuités de trame verte et bleue,
- choisir des essences adaptées au contexte et au climat local,
- gérer les eaux pluviales en fonction de la qualité du sol et des besoins,
- mettre en place des matériaux de qualité et écologiques,
- minimiser les déblais/remblais,
- définir des perspectives de gestion et d’entretien de l’espace public facilitées,
- privilégier un éclairage économe en énergie et optimisé,
- impliquer les ressources locales dans la réalisation du projet.